lundi, juin 24, 2019

"Le Meurtre du Commandeur", de Haruki Murakami (Japon)


Haruki Murakami est un écrivain japonais, né en 1949 à Kyoto. Auteur de romans, de nouvelles et d'essais, il a été traduit en une cinquantaine de langues et est lui-même traducteur de l'anglais vers le japonais.

Le meurtre du Commandeur, roman en deux tomes découpés chacun en 32 chapitres, est construit comme un feuilleton à épisodes. 

Le narrateur, qui est peintre, vient d'être quitté par sa femme et a trouvé refuge dans la maison du père d’un de ses amis, un célèbre artiste peintre.
L’un de ses voisins, un homme très riche nommé Menshiki, qui écoute de l’opéra et vit de ses actions en Bourse, va lui proposer une grosse somme d’argent  pour faire son portrait.
Parallèlement, le narrateur découvre dans le grenier de la maison où il vit un hibou et un tableau peint par le vieil artiste qui l’héberge, intitulé Le meurtre du commandeur (qui semble s’inspirer de l’opéra Don Giovanni de Mozart).
D’autre part, une clochette qui tinte la nuit à heure fixe empêche le narrateur de dormir : il va alors demander son aide à Menshiki pour découvrir d’où vient ce bruit étrange.

jeudi, juin 13, 2019

Les éditions L’atinoir et « Severina », de Rodrigo Rey Rosa (Guatemala)

Cette semaine, nous avons eu le plaisir de recevoir l’éditeur-traducteur Jacques Aubergy pour l’enregistrement de l’une des dernières émissions « Lectures par tous » de la saison.
Nous vous invitons à aller l’écouter nous parler des éditions L’atinoir en compagnie d’Antoine Barral, traducteur-dealeur de projets, de Rachel Mihault, notre Présidente et grande lectrice avertie, de moi-même, Laurence Holvoet, lectrice-traductrice, et bien entendu de Marc Ossorguine, lecteur-animateur radio auquel - l’occasion fait le laron ! - nous adressons tous nos remerciements pour avoir si brillamment assuré une si riche programmation tout au long de cette première année d’aventures littéraires radiophoniques !

"Antes de los años terribles", de Victor del Arbol (Espagne)

 Les Collecteurs aiment beaucoup les livres de Victor del Arbol qui a la particularité d'avoir rencontré du succès auprès du public français avant d'en rencontrer auprès du public espagnol... Nous attendrons donc impatiemment la version française de ce nouveau roman que Françoise a lu pour nous !

"Ce livre, « Antes de los años terribles » est sans aucun doute Le Livre que son auteur portait en lui depuis longtemps, une sorte d’accomplissement. Mais du temps était nécessaire, huit ans environ et six autres livres pour pouvoir écrire cette histoire-là. « He escrito la novela. Sé que dije que nunca podría, pero nunca es demasiado tiempo » (J’ai écrit le roman. Je sais que j’ai dit que jamais je ne pourrais, mais il n’est jamais trop tard).

jeudi, juin 06, 2019

"La Mezzanine", de Anne-Marie Albiach (France)



Le dernier récit de Catarina Quia, notes d’un internement effroyable où « Il devrait y avoir un code qui empêche le psychiatre ou les infirmiers d’abus si faciles sur le corps. On peut rendre fou et interner à vie absolument quiconque. Et cela sans même que les proches, hors de toute information, s’en rendent compte. »

            Voie entre enfermement infernal et salvation, à Mezza, entre deux extrêmes, laissons-la parler :

            « Le langage s’absentait. Elle craignait comme un stylet, et inventait, les métamorphoses de son corps. Un écran de déjà vécu l’éblouissait par instants, la contraignant à une gymnastique respiratoire du rêve. A corps perdu. Je pense à toi. Allaient-ils rentrer sans heurts au port ? pour l’instant ils étaient au creux de la crête des vagues. »

mardi, juin 04, 2019

"La famille Moskat", de Isaac Bashevis Singer (Etats-Unis)


Publié pour la première fois en 1950, le roman univers « La Famille Moskat » fait renaître par la littérature un monde révolu. Cinq ans après la mort de sa deuxième épouse Reb Meshulam Moskat se marie pour la troisième fois et retourne à Varsovie où il règne sur une immense fortune ; mais le patriarche va bientôt mourir et tout un univers bien réglé bien ordonné va sombrer en quelques années. Les juifs de Pologne sont les premiers visés par l’antisémitisme et les nouvelles générations ont du mal à concilier tradition et modernité.
Construit en dix parties, cet immense roman nous amène aux réalités de personnages souvent attachants qui tentent de trouver du sens à la vie et de faire de leur mieux pour un univers réconcilié. Mais leurs tentatives sont souvent vaines et les horizons dégagés ne demeurent que la Palestine ou l’Amérique.

lundi, juin 03, 2019

"Oeuvres", Sylvia Plath (Etats-Unis)


Remarquable ensemble, ce Quarto Gallimard révèle la quasi-totalité de la production littéraire de la poète emblématique Sylvia Plath. On y trouve ses poèmes, son roman, ses nouvelles, ses contes, ses journaux, ses essais et un entretien quelques mois avant son décès.
Beaucoup d’encre a coulé concernant Sylvia Plath et sur son tempérament indépendant et sur son mari Ted Hugues.
Ici la parole est donnée à la femme poète américaine, orpheline de père à 9 ans son monde a ainsi basculé avec cette absence qu’elle n’a jamais pu vraiment surmonter.
Généreuse Sylvia Plath l’est véritablement et son courage est du domaine de l’impossible, la soif d’amour ne la quittera pas mais sa volonté de tout savoir, jusqu’à assister camouflée parmi les médecins à des accouchements, à des dissections etc., la met en danger, en péril dans son équilibre, elle ne ménage pas ses efforts pour connaître même ce qui peut traumatiser.

jeudi, mai 30, 2019

"Juegos de villanos", de Julia Guzmán Wattine (Chili)


Julia Guzmán Wattine est née en 1975 à Viña del Mar au Chili.
Elle est diplômée en littérature latino-américaine et professeure d’espagnol

Juegos de villanos est son premier roman, non encore traduit en français (avis aux amateurs !).

Il s’agit d’un roman que l’on classerait en France dans la catégorie « polar » : un homme a disparu après avoir été agressé avec sa jeune épouse le soir de ses noces. Un enquêteur va tenter de savoir ce qui lui est arrivé et par qui il a été tué.
Son enquête va nous amener à le suivre dans différents milieux, de la haute société chilienne aux milieux d’affaires et aux bandes de narcotrafiquants (qui semblent former un seul et même petit groupe, qui contrôle la vie politique et économique de la province de Talca).
Le personnage du détective, Miguel Cancino, est bien construit et attachant. Le récit est bien mené et l’auteure tient son lecteur en haleine tout au long du roman.

jeudi, mai 23, 2019

"L'infini livre", de Noëlle Revaz (Suisse)


Dans l’infini livre Noëlle Revaz nous amène dans la vie de Jenna Fortuni romancière à succès mariée à un autre auteur à succès Eden Fels qui n’ont d’enfants que virtuels et des amis sur catalogue consultés pour des apparitions médiatiques en fonction des nouveautés éditoriales. Dans cet univers somme toute superficiel, qui relève plutôt du cosmétique où les livres se limitent à être des produits marketing dont le contenu est souvent une compilation à partir de bases de données que les éditeurs se disputent et désirent par le biais d’algorithmes créer une littérature dans une mise en scène par écrans interposés des apparitions relevant de l’emballage délaissant le texte lui même hors de la curiosité de l’éventuel lecteur.
Radelpha éditeure ambitieuse qui veut régner sans partage avec ces deux auteures Jenna et Joanna en créant une supra auteure Joenna Fortuggi capable de remettre du sens, et l’humain au centre de tout.

mercredi, mai 22, 2019

"Les billes du pachinko", de Elisa Shua Dusapin (France-Corée-Suisse)


Tout d’abord, une précision concernant le titre du livre : au Japon, le Pachinko est une sorte de flipper vertical ; le joueur regarde les billes tomber sans vraiment pouvoir intervenir. Plus il récupère de billes, plus il a de points.
La salle de jeux où sont rassemblés ces flippers s’appelle également un Pachinko.
Le grand-père de la narratrice tient un Pachinko à Tokyo.

Claire, la narratrice, est une jeune femme franco-coréenne qui vit en Suisse (double de l’auteur, de manière encore plus marquée que dans Hiver à Sokcho).
Les grands-parents de Claire ont quitté leur Corée natale, il y a une cinquantaine d’année ( Guerre de Corée) pour trouver refuge à Tokyo.

Un été, la jeune femme vient leur rendre visite ; avec le projet de les convaincre de revenir en pèlerinage dans leur ville natale de Corée.

mardi, mai 21, 2019

"Hiver à Sokcho", de Elisa Shua Dusapin (France-Corée-Suisse)



Elisa Shua Dusapin, née en France en 1992, est une auteure franco-coréenne vivant en Suisse romande.

Ce court roman fait partie des meilleurs textes romanesques que j’ai lus en 2017.

Une intrigue simple (la rencontre entre la narratrice, une jeune femme franco-coréenne et un auteur français de bande dessinée, plus âgé, venu rechercher l’inspiration à Sokcho, une station balnéaire de Corée du Sud proche de la frontière avec le Nord.)
L’intrigue est menée avec beaucoup de subtilité et un vrai sens de l’ellipse qui permet à l’auteur d’éviter les conventions du genre (roman à l’eau de rose)

lundi, mai 20, 2019

"Une famille", de Pascale Kramer (France-Suisse)


Une famille bordelaise classique : bourgeoise et catholique.
Un couple traditionnel, Danielle et Olivier, et leurs enfants.
Une naissance qui fait d’eux pour la deuxième fois des grands-parents.
Une façade qui devrait annoncer une famille parfaite : bienveillante, attentive, chaleureuse.
Mais le vernis cache mal une réalité bien différente : Romain, l’un de leurs fils, se détruit petit à petit.
Peut-on empêcher quelqu’un de se détruire ? C’est le thème auquel s’est attaqué Pascale Kramer, une auteure suisse vivant en France, qui déroule en cinq chapitres un drame familial. Car la situation de Romain, qui a passé huit ans dans la rue, gentil et passif, fragilise l’ensemble de la famille.
« Romain était un doux, un paisible, un attendri. Rien, jamais, ne transparaissait du mal-être qui le poussait à engranger certains soirs de quoi s’abrutir quasiment jusqu’au coma en seulement quelques heures. »
En cinq chapitres, chacun dédié à l’un des membres de la famille, Pascale Kramer les met en scène deux à deux ; comme ce duo entre Mathilde l’étudiante et Lou sa sœur qui vient d’accoucher. Les relations fraternelles et filiales y sont disséquées avec beaucoup de perspicacité.

jeudi, mai 16, 2019

Comédie du Livre 2019 et réunion mensuelle des Collecteurs

La fête du livre de Montpellier, la 34e Comédie du Livre,  ouvre ses portes demain matin, vendredi 17 mai à 10h, et ce jusqu'à dimanche 19 mai à 19h !

Hasard - ou pas ! -, notre réunion mensuelle "tombe" justement ce samedi 18... Nous avons donc décidé d'ouvrir au public notre séance de partage de lecture et elle sera consacrée à "La suisse au féminin"...

Des précisions sur l'affiche !

vendredi, avril 19, 2019

"Dernier train et autres nouvelles" de Jean-Louis Terrade (France)


Jean-Louis Terrade republie une série de neuf nouvelles, initialement publiées par les Editions Calmann-Lévy, chez un éditeur biterrois, les « Editions du Mont ».
Dans ces neuf nouvelles, le narrateur, qui est toujours un homme placé dans des contextes variés, vit des situations parfois étranges, parfois inattendues, relevant de l’univers professionnel ou de la vie quotidienne, bouclées par des chutes inopinées.
Si toutes les nouvelles puisent leur inspiration peu ou prou dans l’univers littéraire, rendant hommage à de grands auteurs du XXème siècle, deux d’entre elles sont très nettement placées sous l’égide de Jorge Luis Borges, le fameux écrivain et poète argentin qui a marqué son siècle.
Il y a souvent dans ces nouvelles une mise en abyme de la fonction d’écriture, comme dans la première,  « Dernier train », qui a donné son titre au recueil : sommes-nous dans un rêve (ou plutôt un cauchemar) lorsque le personnage principal, coincé dans une micheline qui l’emporte du côté de Limoges finit par chuter, dans un récit réel, ou bien sommes-nous dans la tête de l’écrivain en train d’écrire sa nouvelle ? De même dans la nouvelle « le Disparu », on sent dès les premières lignes l’influence borgésienne : une petite annonce attire l’attention du narrateur : un particulier cherche un livre introuvable – l’occasion pour le narrateur de marcher, de Bellac à Avignon, sur les pas de l’auteur prétendu disparu.

samedi, avril 06, 2019

"Une longue nuit mexicaine", de Isabelle Mayault (France)

Premier roman de la journaliste Isabelle Mayault, ce très beau récit nous fait voyager dans l’espace et dans le temps.
S’inspirant de faits réels (une valise contenant des négatifs d’un grand nombre de photos prises durant la guerre d’Espagne par Robert Capa, Gerda Taro et David Seymour, fut retrouvée au Mexique en 2007), l’auteure nous emmène rencontrer les personnages qui, entre Madrid, Lisbonne et le Mexique, ont tour à tour pris soin de cette valise aux trésors.
Son écriture fluide, élégante et sensible, nous porte et nous transporte dans des lieux et des époques connus ou moins connus et nous vivons avec force les événements évoqués, dont beaucoup ont eu ou ont des répercussions dans nos vies.

dimanche, mars 31, 2019

"Arcadie", de Emmanuelle Bayamack-Tam (France)


Jouissif. Ce livre est vraiment jouissif.
Bienvenue à Liberty House, un lieu où vit Farah, une fille de 6 ans quand l’histoire commence, jeune adulte quand le livre se referme, à la fois héroïne et narratrice.
Comme sa mère souffre d’électro sensibilité, ses parents et sa grand-mère décident de rejoindre une communauté  quelque part dans l’extrême sud est de la France (on devinera la ville de Menton au fait qu’on est proches de la frontière italienne, ce qui va d’ailleurs être un des ressorts de l’histoire aux deux tiers du récit, mais il est trop tôt pour en parler).
Menée de main de maître par l’animateur de cette communauté (que d’aucuns prendront pour un gourou) nommé Arcady, qui donne son titre à l’ouvrage d’Emmanuelle Bayack Tam, cette communauté réunit une panoplie d’énergumènes – de « freaks » dira Farah - avec toute sorte de handicaps : «  les obèses, les dépigmentés, les ­bipolaires, les électro­sensibles, les grands dépressifs, les cancéreux, les poly­toxicomanes et les déments séniles ».

jeudi, mars 21, 2019

"Le mythe national mexicain à travers les manuels scolaires d'histoire" de Rachel Mihault (France)

Clin d’œil à notre Présidente préférée !
J'ai lu LE MYTHE NATIONAL MEXICAIN À TRAVERS LES MANUELS SCOLAIRES D'HISTOIRE, issu de la thèse de Rachel Mihault, dès sa publication. Lorsque, dans une vie antérieure, je parcourais, sac au dos, le pays, je m'étais passionnée pour sa culture et ses traditions. Cet essai possède un intérêt intrinsèque, car il nous plonge ou nous replonge dans la chronique flamboyante d'une nation dont les habitants sont nés du maïs (cosmogonie maya du Popol Vuh), nation à géométrie variable (les affrontements avec les États-Unis, en 1846-48, ont entraîné la perte de presque la moitié du territoire mexicain), nation métisse qui se revendique comme telle (au moins dans ses manuels scolaires) et qui fraie régulièrement avec la mort, entre conquête espagnole, guerres, massacres, violence quotidienne et catastrophes naturelles (10 000 victimes lors du séisme de 1985), ce qui ne parvient pas à l'abattre.

jeudi, mars 07, 2019

"Fuki-no-tô" de Aki Shimazaki (Japon)


Aki Shimazaki est une auteure japonaise qui écrit en français. Elle est née en 1954 et depuis 1991 elle vit à Montréal, où elle a appris le français tard, à l’âge de 40 ans. C’est sans doute pourquoi elle écrit dans une langue assez épurée.
Elle nous emmène dans son univers et nous offre la finesse de la culture japonaise et une langue française épurée, délicate, poétique. Elle a un vrai talent de conteuse, ne vous en privez pas ! J’ai tellement aimé ce roman que j’ai ensuite dévoré tous les romans de cette auteure.

jeudi, février 07, 2019

« Par delà la pluie » de Victor del Arbol (Espagne)




On aime bien Victor Del Arbol chez les Collecteurs ! En fouillant dans ce blog, vous trouverez d'autres articles sur ses précédents romans ! 
 

Parler de ce roman très particulier de Victor del Arbol a, pour quelqu’un qui a l’âge des protagonistes, un goût singulier. Car c’est la vieillesse qui est au cœur de l’histoire.
Miguel et Helena se rencontrent à Tarifa, dans une maison de retraite qui porte un nom prémonitoire, « Paraíso », un « monde entre les vivants et les morts ».

mercredi, janvier 23, 2019

"Cortázar" de Jésus Marchamalo et Marc Torices (France)

Bien qu’assez peu sensible à la BD et au roman graphique j’ai lu et regardé celui-là avec grand plaisir. D’abord bien-sûr à cause de Cortázar, mais pas que. Car c’est un bel objet, une belle réussite éditoriale et esthétique, avec un travail graphique très nuancé, très beau, avec des ambiances différentes en fonction des moments du récit.
Il y a ainsi les ombres vertes du théâtre qui inspirent à Cortázar le nom des Cronopios, les couleurs vives de la révolution cubaine, le noir et jaune des images liées à sa mort, les volutes de ses éternelles cigarettes.

mardi, janvier 22, 2019

"De sang et de lumière" de Laurent Gaudé (France)

« Je veux une poésie du monde, qui voyage… Je veux une poésie qui s’écrive à hauteur d’homme…une poésie qui n’oublie pas la vieille valeur sacrée de l’écrit : faire que des vies soient sauvées du néant parce qu’on les aura racontées »
C’est ainsi que commence « De sang et de lumière » par une déclaration forte qui met l’homme au cœur de la parole poétique. Cette parole est profondément humaine, douloureuse et lumineuse à la fois. Laurent Gaudé a rassemblé là huit poèmes qui ont une force incantatoire et qui racontent notre histoire. Ils sont nés de voyages en différents lieux du monde où s’exerce la violence,
Du Kurdistan irakien « Nous étions des milliers/Avec nos valises ventrues,/nos affaires empilées,/Nos corps encombrés de tout,/Soulagés d’être passés/Hors de portée, pour la première fois depuis des mois/de la voracité du malheur »

dimanche, janvier 06, 2019

"N'oublie pas Irma" d'Hélène Honnorat (France)

Pour commencer l’année, c’est Pierre qui ouvre le bal avec ‘N’oublie pas Irma’ d’Hélène Honnorat, la dernière parution d’une petite maison d’édition qu’on aime bien chez Les Collecteurs ! Voici ce qu’il en dit


« Hélène Honnorat, l’auteur, pourrait être une romancière américaine, elle a tout pratiqué, parachutisme sportif, chute libre, plus de 600 sauts, l’écriture d’une série télévisée, des séjours d’une dizaine d’années au Sri Lanka, Indonésie ou Malaisie. Elle publie aujourd’hui ce livre qu’aimeront tous ceux qui s’intéressent à l’Asie et à l’histoire contemporaine.
Le personnage central est Léo, un Français qui travaille en Indonésie, au centre culturel français de Jakarta. Il a deux amours, cette ville justement et puis ses habitants, tout particulièrement une Indonésienne d’origine chinoise, Irma. 

Bienvenue chez Les Co-LEcteurs, version 2019 !

Chères co-lectrices, chers co-lecteurs, habitué.e.s ou de passage,
Notre année 2018 a été bien riche, et nous nous souhaitons une année 2019 dans le même ton !
Car nous n’avons pas eu froid aux yeux ! Au delà de nos réunions mensuelles et des rencontres publiques que nous prenons toujours un grand plaisir à imaginer et à organiser, nous voilà lancés dans les aventures de la lecture partagée via ‘Livres Livres’ avec la Maison pour Tous Frédéric Chopin et de l’émission hebdomadaire ‘Lectures par Tous’ avec la radio divergence FM93,9, animées par Marc et les Co-lecteurs.

mercredi, novembre 14, 2018

Nouveauté 2018 : l’émission « Lectures par tous » sur Divergence FM 93.9


 Vous vous souvenez de notre manifeste ?
« Nous, lecteurs actifs, voulons ouvrir des espaces de rencontre pour partager, échanger, débattre… En un mot, pour nous enrichir les uns les autres autour du livre. Pour cela, nous nous rencontrerons n'importe où, à n'importe quelle heure, en toute saion autour d'un café ou d'un verre de vin. Lire aura alors une saveur particulière : celle de la vie, celle du plaisir. »


Eh bien voilà ! Nous vous l’annoncions en septembre : Les Collecteurs, poussés par - et grâce à !- leur animateur-vedette Marc Ossorguine, ont décidé de se lancer dans l’aventure de l’émission de radio… hebdomadaire !

lundi, novembre 05, 2018

"Sula" de Toni Morrison (États-Unis)

Elles ne sont pas si nombreuses les filles Prix Nobel de Littérature… Quatorze sur cent treize prix décernés (12%)… L’afro-américaine Toni Morrison (née en 1931) fait partie de cette double (voire triple : elle est afro-américaine) élite et c’est bien mérité.

vendredi, septembre 28, 2018

"N'envoyez pas de fleurs", de Martin Solares (Mexique)

Martín Solares est un écrivain, éditeur et critique littéraire mexicain. Trois de ses livres ont été traduits en français par Christilla Vasserot, qui est maîtresse de conférences à l’université Paris 3. Grâce à elle cet écrivain va pouvoir être connu bien plus largement en France, et il le mérite vraiment !
Vous pourrez les trouver (entre-autre) à la librairie la Géosphère à Montpellier, qui est partenaire de la rencontre-dédicace organisée par les Collecteurs et Les nouveaux Espaces latinos le mardi 16 octobre, dans le cadre du festival Belles latinas.

jeudi, septembre 20, 2018

Les Collecteurs, Saison 2018/2019, ça va bientôt démarrer !

L'été touche à sa fin ? Vous avez dévoré des livres et vous trépignez d'en parler, d'avoir de nouvelles pistes de lecture ? C'est bientôt la rentrée pour Les Collecteurs à Montpellier, alors venez nous rencontrer !





La liste de nos activités cette année


La réunion mensuelle : un samedi matin par mois, deux ou trois heures d’échanges conviviaux autour de nos lectures, en toute spontanéité !  

dimanche, septembre 16, 2018

"Un autre monde - Otro mundo", Alfons Cervera (Espagne)

Alfons Cervera, nous l’aimons bien. Marc nous en parlait déjà il y a quatre ans, après sa lecture de « Tant de larmes ont coulé depuis » et l’an dernier, à l’occasion de la Comédie du Livre, nous avions participé activement à l’animation d’une rencontre avec le tandem Alfons – Georges menée par JulienDelorme.
Or, nous vous le disions dans l'article précédent : la rentrée de La Contre Allée est prometteuse. Après le Nord du monde de Nathalie Yot, paraîtra début octobre « Un autre monde / Otro mundo » d’Alfons Cervera, traduit par Georges Tyras. Françoise qui l’a lu en version originale, a décidé de partager avec nous sans attendre ses impressions !

dimanche, septembre 09, 2018

"Le Nord du monde" de Nathalie Yot (France)

La rentrée de La Contre Allée est prometteuse. On vous parlera bientôt très probablement du nouveau titre d’Alfons Cervera. Mais là, c’est le premier roman de NaTYot, oups, pardon ! de Nathalie Yot qui est à l’honneur.
NaTYot est poète et performeuse, elle vit à Montpellier. Je l’ai rencontrée avec son recueil « Je n’ai jamais été mais il est encore temps ». Et aujourd’hui, Nathalie Yot a écrit son premier roman, dans la même veine que sa poésie. D’ailleurs, il y a des clins d’œil comme « Je ne sais pas danser », l’un de ses poèmes électros qui est repris par bribes dans l’un des chapitres...

mercredi, septembre 05, 2018

"Le dernier frère" de Natacha Appanah (Maurice-France)


Natacha Appanah est une auteure mauricienne qui vit en France.
Le dernier frère a été publié en 2007 aux éditions de l'Olivier. Il a reçu plusieurs prix : le prix du roman Fnac, le prix des lecteurs de l'Express, le prix Culture et bibliothèques pour tous, le prix de la Fondation France-Israël.
Le narrateur, un Mauricien nommé Raj, qui est aujourd'hui un vieil homme, nous raconte une période de son enfance et plus précisément les moments forts qu'il a vécu avec un jeune garçon d'une dizaine d'années nommé David, un jeune juif orphelin originaire d'Europe de l'est qui était emprisonné dans la prison de Beau-Bassin sur l’île Maurice, durant la deuxième guerre mondiale.

mardi, août 07, 2018

« Terminus mon ange » de Lilian Bathelot (France)

« Bon, ok, j’ai des passades. Au début de cette année, j’ai découvert l’écriture de Lilian Bathelot par « Simple mortelle ». Ça m’a plu. Et puis Catherine m’a prêté « C’est l’Inuit qui gardera le souvenir du blanc », ça m’a botté. Alors à la Comédie du livre, j’ai trouvé « Terminus mon ange », je l’ai pris. Et je l’ai lu en deux soirs, hier et avant-hier !
Whaouh !

vendredi, août 03, 2018

"Le dernier invité" Anne Bourrel (France) - Bis !

Après Rachel, c'est Françoise qui nous parle du Dernier invité d'Anne ! Quand on aime, on ne compte pas chez les Co-lectores ;o)...


"C’est sous l’aile de Julio Cortázar, de ses Cronopios et de leur page blanche qui tue (et tout le sens du livre est là) qu’Anne Bourrel place son dernier ouvrage, « Le dernier invité » paru au printemps dernier.
Ce livre est comme une fuite en avant dont on sait dès le début qu’elle est inexorable et dont on sent, sans savoir vraiment pourquoi, que la chute va être dramatique. Le style est nerveux, précis, rageur à l’image de la rage qui habite la Petite depuis si longtemps, une rage imprimée dans son corps. Et, comme pour l’exorciser, elle court, la Petite, dans la garrigue qu’elle connait si bien. Elle court alors que tout le monde l’attend au village car aujourd’hui elle se marie. Il y aura beaucoup de monde et même ce cousin qu’elle n’a pas vu depuis longtemps et que sa mère a invité. C’est lui le dernier invité.

lundi, juin 04, 2018

"Été 70" de Jacky Essirard (France)

Déjà dans son premier roman dont nous vous avons déjà parlé, La Solitude du Quetzal, Jacky Essirard nous invitait à parcourir avec lui les méandres des souvenirs, de la mémoire, et en particulier des impacts toujours très curieux qu’ont, sur chacun d’entre nous, nos aventures sentimentales. Peu importe leur durée, l’âge à laquelle on les a vécues, le nombre d’heures, de jours, de mois ou d’années passés avec l’alter ego réel ou fantasmé. Peu importe aussi sans doute ce que nous sommes devenus à la suite de ces aventures et l’endroit de notre vie duquel nous les contemplons, duquel nous tentons de rassembler leurs maigres bribes : nous avons juste l’impression d’avoir été tatoués à vie par une relation dont les ressorts nous ont souvent échappés. Ces aventures sentimentales nous poursuivent, nous hantent.

mardi, mai 15, 2018

« Le Camion » de Neige Sinno (France)

Une lecture à ne pas manquer. Le style est fluide et percutant. Les personnages juste ébauchés au départ deviennent de plus en plus nets. Ils ont leur part d’ombre mais ils sont essentiellement lumineux, touchants. Ce roman décrit à merveille les errances d’un âge où l’on sent, où l’on sait qu’il faut enfin décider sur quel chemin partir dans la vie et où, en même temps, les doutes et les ‘pourquoi donc’ empêchent souvent le mouvement. Un roman d’initiation à conseiller vivement aux adultes qui disent ne pas comprendre « les jeunes »...

lundi, mai 14, 2018

"Cette putain si distinguée" de Juan Marsé (Espagne)

Un écrivain – double de l’auteur ? – est sollicité pour écrire, sur commande le scénario d’ «un film inspiré d’un fait réel qui s’était produit des années plus tôt à Barcelone, un crime horrible qui avait en son temps suscité des conjonctures nombreuses et très diverses, et dont le mobile, apparemment passionnel, n’avait jamais été entièrement éclairci ».
Nous sommes en 1982. Le narrateur, en panne d’inspiration, accepte bon gré mal gré de revenir sur cette histoire, même s’il mesure bien la différence entre écriture de scénario et littérature. Ce crime s’est déroulé en 1949, en pleine période franquiste, et le meurtrier, un certain Fermin Sicart, travaillait alors comme projectionniste dans un cinéma de quartier, le cinéma Delicias. Régulièrement une prostituée venait lui rendre visite dans sa cabine de projection, et le protagoniste semblait apprécier sa compagnie, et pourtant on l’a retrouvée un jour morte, étranglée avec de la pellicule de cinéma, et Sicart a avoué aussitôt en être le meurtrier.

mercredi, avril 18, 2018

"C’est l’Inuit qui gardera le Souvenir du Blanc" de Lilian Bathelot (France)

Alors que, lors de l’une de nos réunions mensuelles, nous parlions de « Simple mortelle », le dernier roman paru de Lilian Bathelot, Catherine nous a fait passer quelques uns de ses titres plus anciens. C’est comme cela que C’est l’Inuit qui gardera le Souvenir du Blanc m’est arrivé dans les mains et que je me suis régalée de ce roman d’anticipation très réussi, écrit - nous dit-on - à l’attention des adolescents…
Nous sommes projetés au printemps 2089, et les antagonismes du monde actuel se sont cristallisés. Dans les pays du G16, il y a désormais deux types de territoires : les zones sécurisées où les citoyens bien intégrés sont tous implantés, c’est à dire qu’ils ont sous la peau une puce qui leur permet l’accès à tous les services vitaux et qui permet donc aussi de les pister ; et les zones franches où vivent ceux qui ne rentrent pas dans le moule, donc globalement plutôt tous les déshérités. Et puis il y a tous les pays membres de la Confédération des Nations Premières qui sont encore habités par leurs peuples indigènes…

dimanche, avril 15, 2018

"El murmullo de las abejas", de Sofía Segovia (Mexique)

Sofía Segovia est une écrivaine mexicaine, née en 1965 à Monterrey. El murmullo de las abejas est son deuxième roman, paru chez Vintage Español en 2015.

Nous sommes au début du 20e siècle dans le nord du Mexique, dans la petite ville de Linares. Le contexte est important : c'est celui de la Révolution puis de la réforme agraire.

« Olvidó el hambre. Olvidó el frío.
Y así, fuera de la vista del patrón, que no se había detenido a esperar la llegada de su obediente peón, padre e hijo observaron al otro padre y al otro hijo batallar para hacer cinco pozos mal hechos, y al verlos, campesinos torpes, altos, blancos y elegantes, corroboró lo que siempre había creído : el campo le pertenecía al que lo trabajaba, al que sabía hacer las cosas, al que sabía sembrar, y no al que lo supervisa todo desde arriba de un caballo sin ensuciarse las manos.
- Esta tierra es mía. »

mercredi, avril 11, 2018

"Le dernier invité" de Anne Bourrel (France)

Anne Bourrel est une écrivaine montpelliéraine. Elle écrit des nouvelles, des romans noirs, de la poésie et des pièces de théâtre.
Son dernier roman, Le dernier invité, vient de paraître chez La manufacture de livres.

« Elle devrait se détendre un peu. La rivière court vers la mer. Il fait beau. Tout à l'heure, elle épousera l'homme qu'elle aime. Vivre pourrait être envisageable. Avec le retour de ce sale type, pile la semaine de mon mariage, me détendre ? C'est normal d'y repenser. Je pense, mais je ne parle pas. Plus jamais. Plus jamais je ne parlerai. Pas de mots. Il n'y a pas de mots pour dire ce que personne ne veut entendre. Il faut se taire. Pas un mot. Ce qui n'est pas dit n'existe pas. L'eau fraîche de la rivière parviendra à chasser les images. Il faudrait pouvoir tourner la page, je le sais bien. Tourne la page, tourne, tourne. Ne la laisse pas se déchirer, la page. C'est toi qui la tournes, encore, essaye, tourne-la. Tourne-la. La page de pierre et de plomb. Ou bien plonge, plonge dans l'oxbow toute habillée. »

dimanche, mars 25, 2018

Livres libres ! Un dispositif Les Collecteurs - Mpt Frédéric Chopin...





Comme vous le savez sûrement, depuis quelques mois déjà, les Collecteurs ont le privilège de se réunir un samedi par mois à la Maison pour tous Frédéric Chopin (Montpellier). C’est donc en collaboration avec son responsable, Thomas Roudet, que nous avons le plaisir de mettre en œuvre un partage de livres ouverts aux « tous » de la Maison pour tous !

« Des animaux très sensibles » de Rodrigo Fuentes (Guatemala)

Les attachantes éditions L’atinoir nous emmènent cette fois au Guatemala en nous faisant découvrir un recueil de nouvelles de celui qui a gagné, entre autres, le 2e Prix centro-américain Carátula des nouvelles courtes en 2014, Rodrigo Fuente.

Rodrigo Fuentes nous entraîne essentiellement dans la ruralité du Guatemala, dans un univers qui fait sérieusement penser au far west de l'époque de la conquête de l’ouest.

mercredi, mars 21, 2018

"Ce que tu es" de Herman Gorter (Pays Bas)

« Ce que tu es » présente la poésie du géant des lettres néerlandaises Herman Gorter (1864-1927), s’ouvrant par une Ouverture donnant des éléments bio-bibliographiques de façon très sensée et sensible. Puis suivi par Mai, le magnifique poème emblématique connu de tous dans une magnifique traduction qui permet ici de rendre en langue française toute la splendeur d’une langue et d’une civilisation. Un autre printemps, un autre son :

"Trois poètes néerlandais", Nachoem M. Wijnberg, Esther Jansma et K. Michel (Pays Bas)

Trois magnifiques poètes néerlandais sont présents dans cette anthologie avec des personnalités bien différentes. Ouvrant le livre, Nachoem M. Wijnberg, né le 13 avril 1961 à Amsterdam, trouve toute son ampleur dans ses derniers poèmes de La vie de avec toute une ressource onirique autour des livres, de l’amour et de la vie, ces poèmes de maturité viennent dépasser tous les précédents à un point tel qu’il aurait fallu ne publier que des poèmes du recueil La vie de (2008) cette beauté et cette bonté réunies exaltent vraiment. Esther Jansma, née le 24 décembre 1958 à Amsterdam, occupe le milieu de l’anthologie, toute à ses fantômes et à une poésie extrêmement sensible, elle nous emporte dans un univers dépaysant avec des cellules de poèmes indépendants parfois rattachés en série, cette composition complexe mais efficiente nous offre une poésie d’excellente qualité. 

"Du perdant & de la source lumineuse" de Kees Ouwens (Pays-Bas)

Recueil construit en système clos comme un système sanguin, "Du perdant & de la source lumineuse" est l’œuvre d’une poésie objective, où les éléments réels côtoient des métaphores à caractère réaliste, et dans la construction tout au long du recueil en italique apparaît des citations de Théorème de Pasolini qui renforce cet aspect-là. Ce sont aussi bien des éléments de paysages façonnés par l’homme (voitures) que des réflexions sur la vie elle-même dans la modernité de l’existence. Il y a aussi le révélateur de la lumière qui permet de percevoir une certaine philosophie de la vie, une vraie ontologie et parfois se développant vers une métaphysique très personnelle.

lundi, février 05, 2018

"Simple mortelle" de Lilian Bathelot (France)

Bon, c’est une chose entendue pour nous, on aime bien La Manufacture de Livres. On en pinçait déjà pour Anne Bourrel et Franck Bouysse… et aujourd’hui j'en pince pour Lilian Bathelot, et surtout pour Nicole et Louis !
Il est étonnant ce roman noir qui réussit le tour de force d’allier une histoire d’amour lumineuse avec une sordide conspiration politico-mafieuse d’état ! Difficile d’en dire beaucoup plus sans risquer de casser quelques uns des ressorts que nous réserve ce récit très construit et dans la première moitié duquel les scènes se suivent sans qu’on n’en saisisse franchement toutes les articulations… Les personnages principaux sont dépeints de manière très sensible, et la richesse des personnages secondaires laisse facilement imaginer que Lilian Bathelot a encore plein d’histoires à nous raconter ! Bref, le genre de lecture un brin addictive, de celles qui oppressent autant qu’elles font du bien…