La lecture du livre de Lucie Taïeb, Freshkills, recycler la terre, a fait remonter à ma mémoire une lecture ancienne, celle d’une nouvelle d’Alejo Carpentier, Vuelta a la semilla (Retour à la source ou à la semence), que je n’ai jamais oubliée : un vieil homme, assis sur un banc, regarde des ouvriers qui démolissent une grande maison et, au fur et à mesure que la maison s’écroule, lui la reconstruit mentalement et fait revivre son histoire.
Il me semble qu’on peut relier cette nouvelle au travail de Lucie Taïeb commencé avec sa thèse, Territoires de mémoire, l’écriture poétique à l’épreuve de la violence historique, (Garnier 2012), ouvrage passionnant qui est, au-delà d’un travail universitaire rigoureux, le fruit d’une démarche intime et profonde.
Cette même démarche, on la retrouve dans Freshkills publié en 2019 au Canada et qui vient de sortir à La Contre Allée dans la collection bien nommée, Un Singulier Pluriel.