"Ce livre, « Antes de los años terribles » est sans aucun
doute Le Livre que son auteur portait en lui depuis longtemps, une
sorte d’accomplissement. Mais du temps était nécessaire, huit ans
environ et six autres livres pour pouvoir écrire cette histoire-là.
« He escrito la novela. Sé que dije que nunca podría, pero
nunca es demasiado tiempo » (J’ai écrit le roman. Je sais
que j’ai dit que jamais je ne pourrais, mais il n’est jamais trop
tard).
jeudi, juin 13, 2019
"Antes de los años terribles", de Victor del Arbol (Espagne)
Les Collecteurs aiment beaucoup les livres de Victor del Arbol qui a la particularité d'avoir rencontré du succès auprès du public français avant d'en rencontrer auprès du public espagnol... Nous attendrons donc impatiemment la version française de ce nouveau roman que Françoise a lu pour nous !
jeudi, juin 06, 2019
"La Mezzanine", de Anne-Marie Albiach (France)
Le dernier récit de Catarina Quia, notes d’un internement
effroyable où « Il devrait y avoir un code qui empêche le psychiatre ou
les infirmiers d’abus si faciles sur le corps. On peut rendre fou et interner à
vie absolument quiconque. Et cela sans même que les proches, hors de toute
information, s’en rendent compte. »
Voie entre enfermement infernal et
salvation, à Mezza, entre deux extrêmes, laissons-la parler :
« Le langage s’absentait.
Elle craignait comme un stylet, et inventait, les métamorphoses de son corps.
Un écran de déjà vécu l’éblouissait par instants, la contraignant à une
gymnastique respiratoire du rêve. A corps perdu. Je pense à toi. Allaient-ils
rentrer sans heurts au port ? pour l’instant ils étaient au creux de la
crête des vagues. »
mardi, juin 04, 2019
"La famille Moskat", de Isaac Bashevis Singer (Etats-Unis)
Publié pour la première fois en 1950, le roman univers « La
Famille Moskat » fait renaître par la littérature un monde révolu. Cinq
ans après la mort de sa deuxième épouse Reb Meshulam Moskat se marie pour la
troisième fois et retourne à Varsovie où il règne sur une immense fortune
; mais le patriarche va bientôt mourir et tout un univers bien réglé bien
ordonné va sombrer en quelques années. Les juifs de Pologne sont les premiers
visés par l’antisémitisme et les nouvelles générations ont du mal à concilier
tradition et modernité.
Construit en dix parties, cet immense roman nous amène aux
réalités de personnages souvent attachants qui tentent de trouver du sens à la
vie et de faire de leur mieux pour un univers réconcilié. Mais leurs tentatives
sont souvent vaines et les horizons dégagés ne demeurent que la Palestine ou
l’Amérique.
lundi, juin 03, 2019
"Oeuvres", Sylvia Plath (Etats-Unis)
Remarquable ensemble, ce Quarto Gallimard révèle la quasi-totalité
de la production littéraire de la poète emblématique Sylvia Plath. On y trouve
ses poèmes, son roman, ses nouvelles, ses contes, ses journaux, ses essais et
un entretien quelques mois avant son décès.
Beaucoup d’encre a coulé concernant Sylvia Plath et sur son
tempérament indépendant et sur son mari Ted Hugues.
Ici la parole est donnée à la femme poète américaine, orpheline de
père à 9 ans son monde a ainsi basculé avec cette absence qu’elle n’a jamais pu
vraiment surmonter.
Généreuse Sylvia Plath l’est véritablement et son courage est du
domaine de l’impossible, la soif d’amour ne la quittera pas mais sa volonté de
tout savoir, jusqu’à assister camouflée parmi les médecins à des accouchements,
à des dissections etc., la met en danger, en péril dans son équilibre, elle ne
ménage pas ses efforts pour connaître même ce qui peut traumatiser.
jeudi, mai 30, 2019
"Juegos de villanos", de Julia Guzmán Wattine (Chili)
Julia Guzmán Wattine est née en 1975 à Viña
del Mar au Chili.
Elle est diplômée en littérature latino-américaine et professeure d’espagnol.
Juegos
de villanos est son premier roman, non encore traduit en français (avis aux
amateurs !).
Il s’agit d’un roman que l’on classerait en France dans la
catégorie « polar » : un homme a disparu après avoir été agressé
avec sa jeune épouse le soir de ses noces. Un enquêteur va tenter de savoir ce
qui lui est arrivé et par qui il a été tué.
Son enquête va nous amener à le suivre dans différents milieux, de
la haute société chilienne aux milieux d’affaires et aux bandes de narcotrafiquants
(qui semblent former un seul et même petit groupe, qui contrôle la vie
politique et économique de la province de Talca).
Le personnage du détective, Miguel Cancino, est bien construit et
attachant. Le récit est bien mené et l’auteure tient son lecteur en haleine
tout au long du roman.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
jeudi, mai 23, 2019
"L'infini livre", de Noëlle Revaz (Suisse)
Dans l’infini
livre Noëlle Revaz nous amène dans la vie de Jenna Fortuni romancière à
succès mariée à un autre auteur à succès Eden Fels qui n’ont d’enfants que
virtuels et des amis sur catalogue consultés pour des apparitions médiatiques
en fonction des nouveautés éditoriales. Dans cet univers somme toute
superficiel, qui relève plutôt du cosmétique où les livres se limitent à être
des produits marketing dont le contenu est souvent une compilation à partir de
bases de données que les éditeurs se disputent et désirent par le biais
d’algorithmes créer une littérature dans une mise en scène par écrans
interposés des apparitions relevant de l’emballage délaissant le texte lui même
hors de la curiosité de l’éventuel lecteur.
Radelpha
éditeure ambitieuse qui veut régner sans partage avec ces deux auteures Jenna
et Joanna en créant une supra auteure Joenna Fortuggi capable de remettre du
sens, et l’humain au centre de tout.
mercredi, mai 22, 2019
"Les billes du pachinko", de Elisa Shua Dusapin (France-Corée-Suisse)
Tout d’abord, une précision concernant le titre du livre : au
Japon, le Pachinko est une sorte de flipper vertical ; le joueur regarde
les billes tomber sans vraiment pouvoir intervenir. Plus il récupère de billes,
plus il a de points.
La salle de jeux où sont rassemblés ces flippers s’appelle également un Pachinko.
Le grand-père de la narratrice tient un Pachinko à Tokyo.
La salle de jeux où sont rassemblés ces flippers s’appelle également un Pachinko.
Le grand-père de la narratrice tient un Pachinko à Tokyo.
Claire, la narratrice, est une jeune femme franco-coréenne qui vit
en Suisse (double de l’auteur, de manière encore plus marquée que dans Hiver à
Sokcho).
Les grands-parents de Claire ont quitté leur Corée natale, il y a une cinquantaine d’année ( Guerre de Corée) pour trouver refuge à Tokyo.
Les grands-parents de Claire ont quitté leur Corée natale, il y a une cinquantaine d’année ( Guerre de Corée) pour trouver refuge à Tokyo.
Un été, la jeune femme vient leur rendre visite ; avec le projet de les convaincre de revenir en pèlerinage dans leur ville natale de Corée.
mardi, mai 21, 2019
"Hiver à Sokcho", de Elisa Shua Dusapin (France-Corée-Suisse)
Elisa Shua
Dusapin, née en France en 1992, est une auteure franco-coréenne
vivant en Suisse romande.
Ce
court roman fait partie des meilleurs textes romanesques que j’ai lus en 2017.
Une
intrigue simple (la rencontre entre la narratrice, une jeune femme franco-coréenne
et un auteur français de bande dessinée, plus âgé, venu rechercher
l’inspiration à Sokcho, une station balnéaire de Corée du Sud proche de la
frontière avec le Nord.)
L’intrigue est menée avec beaucoup de subtilité et un vrai sens de l’ellipse qui permet à l’auteur d’éviter les conventions du genre (roman à l’eau de rose)
L’intrigue est menée avec beaucoup de subtilité et un vrai sens de l’ellipse qui permet à l’auteur d’éviter les conventions du genre (roman à l’eau de rose)
lundi, mai 20, 2019
"Une famille", de Pascale Kramer (France-Suisse)
Une famille
bordelaise classique : bourgeoise et catholique.
Un couple
traditionnel, Danielle et Olivier, et leurs enfants.
Une
naissance qui fait d’eux pour la deuxième fois des grands-parents.
Une façade
qui devrait annoncer une famille parfaite : bienveillante, attentive,
chaleureuse.
Mais le
vernis cache mal une réalité bien différente : Romain, l’un de leurs fils,
se détruit petit à petit.
Peut-on
empêcher quelqu’un de se détruire ? C’est le thème auquel s’est attaqué
Pascale Kramer, une auteure suisse vivant en France, qui déroule en cinq
chapitres un drame familial. Car la situation de Romain, qui a passé huit ans
dans la rue, gentil et passif, fragilise l’ensemble de la famille.
« Romain
était un doux, un paisible, un attendri. Rien, jamais, ne transparaissait du
mal-être qui le poussait à engranger certains soirs de quoi s’abrutir quasiment
jusqu’au coma en seulement quelques heures. »
En cinq
chapitres, chacun dédié à l’un des membres de la famille, Pascale Kramer les
met en scène deux à deux ; comme ce duo entre Mathilde l’étudiante et Lou
sa sœur qui vient d’accoucher. Les relations fraternelles et filiales y sont
disséquées avec beaucoup de perspicacité.
jeudi, mai 16, 2019
Comédie du Livre 2019 et réunion mensuelle des Collecteurs
La fête du livre de Montpellier, la 34e Comédie du Livre, ouvre ses portes demain matin, vendredi 17 mai à 10h, et ce jusqu'à dimanche 19 mai à 19h !
Hasard - ou pas ! -, notre réunion mensuelle "tombe" justement ce samedi 18... Nous avons donc décidé d'ouvrir au public notre séance de partage de lecture et elle sera consacrée à "La suisse au féminin"...
Des précisions sur l'affiche !
Hasard - ou pas ! -, notre réunion mensuelle "tombe" justement ce samedi 18... Nous avons donc décidé d'ouvrir au public notre séance de partage de lecture et elle sera consacrée à "La suisse au féminin"...
Des précisions sur l'affiche !
vendredi, avril 19, 2019
"Dernier train et autres nouvelles" de Jean-Louis Terrade (France)
Jean-Louis
Terrade republie une série de neuf nouvelles, initialement publiées par les
Editions Calmann-Lévy, chez un éditeur biterrois, les « Editions du
Mont ».
Dans
ces neuf nouvelles, le narrateur, qui est toujours un homme placé dans des
contextes variés, vit des situations parfois étranges, parfois inattendues,
relevant de l’univers professionnel ou de la vie quotidienne, bouclées par des
chutes inopinées.
Si
toutes les nouvelles puisent leur inspiration peu ou prou dans l’univers
littéraire, rendant hommage à de grands auteurs du XXème siècle, deux d’entre
elles sont très nettement placées sous l’égide de Jorge Luis Borges, le fameux
écrivain et poète argentin qui a marqué son siècle.
Il y
a souvent dans ces nouvelles une mise en abyme de la fonction d’écriture, comme
dans la première, « Dernier train », qui a donné son
titre au recueil : sommes-nous dans un rêve (ou plutôt un cauchemar)
lorsque le personnage principal, coincé dans une micheline qui l’emporte du
côté de Limoges finit par chuter, dans un récit réel, ou bien sommes-nous dans
la tête de l’écrivain en train d’écrire sa nouvelle ? De même dans la
nouvelle « le Disparu », on
sent dès les premières lignes l’influence borgésienne : une petite annonce
attire l’attention du narrateur : un particulier cherche un livre
introuvable – l’occasion pour le narrateur de marcher, de Bellac à Avignon, sur
les pas de l’auteur prétendu disparu.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
samedi, avril 06, 2019
"Une longue nuit mexicaine", de Isabelle Mayault (France)
Premier
roman de la journaliste Isabelle Mayault, ce très beau récit nous
fait voyager dans l’espace et dans le temps.
S’inspirant
de faits réels (une valise contenant des négatifs d’un grand
nombre de photos prises durant la guerre d’Espagne par Robert Capa,
Gerda Taro et David Seymour, fut retrouvée au Mexique en 2007),
l’auteure nous emmène rencontrer les personnages qui, entre
Madrid, Lisbonne et le Mexique, ont tour à tour pris soin de cette
valise aux trésors.
Son écriture
fluide, élégante et sensible, nous porte et nous transporte dans
des lieux et des époques connus ou moins connus et nous vivons avec
force les événements évoqués, dont beaucoup ont eu ou ont des
répercussions dans nos vies.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
dimanche, mars 31, 2019
"Arcadie", de Emmanuelle Bayamack-Tam (France)
Jouissif. Ce livre est vraiment jouissif.
Bienvenue à Liberty House, un lieu où vit Farah, une fille de
6 ans quand l’histoire commence, jeune adulte quand le livre se referme, à la
fois héroïne et narratrice.
Comme sa mère souffre d’électro sensibilité, ses parents et
sa grand-mère décident de rejoindre une communauté quelque part dans l’extrême sud est de la
France (on devinera la ville de Menton au fait qu’on est proches de la
frontière italienne, ce qui va d’ailleurs être un des ressorts de l’histoire
aux deux tiers du récit, mais il est trop tôt pour en parler).
Menée de main de maître par l’animateur de cette communauté (que
d’aucuns prendront pour un gourou) nommé Arcady, qui donne son titre à l’ouvrage
d’Emmanuelle Bayack Tam, cette communauté réunit une panoplie d’énergumènes –
de « freaks » dira Farah - avec toute sorte de handicaps :
« les obèses, les dépigmentés, les bipolaires,
les électrosensibles, les grands dépressifs, les cancéreux, les polytoxicomanes
et les déments séniles ».
jeudi, mars 21, 2019
"Le mythe national mexicain à travers les manuels scolaires d'histoire" de Rachel Mihault (France)
Clin d’œil à notre Présidente préférée !
J'ai
lu LE MYTHE NATIONAL MEXICAIN À TRAVERS LES MANUELS SCOLAIRES
D'HISTOIRE, issu de la thèse de Rachel Mihault, dès sa publication.
Lorsque, dans une vie antérieure, je parcourais, sac au dos, le
pays, je m'étais passionnée pour sa culture et ses traditions. Cet
essai possède un intérêt intrinsèque, car il nous plonge ou nous
replonge dans la chronique flamboyante d'une nation dont les
habitants sont nés du maïs (cosmogonie maya du Popol Vuh), nation à
géométrie variable (les affrontements avec les États-Unis, en
1846-48, ont entraîné la perte de presque la moitié du territoire
mexicain), nation métisse qui se revendique comme telle (au moins
dans ses manuels scolaires) et qui fraie régulièrement avec la
mort, entre conquête espagnole, guerres, massacres, violence
quotidienne et catastrophes naturelles (10 000 victimes lors du
séisme de 1985), ce qui ne parvient pas à l'abattre.
jeudi, mars 07, 2019
"Fuki-no-tô" de Aki Shimazaki (Japon)
Aki Shimazaki est une
auteure japonaise qui écrit en français. Elle est née en 1954 et depuis 1991
elle vit à Montréal, où elle a appris le français tard, à l’âge de 40 ans. C’est
sans doute pourquoi elle écrit dans une langue assez épurée.
Elle nous emmène dans son
univers et nous offre la finesse de la culture japonaise et une langue
française épurée, délicate, poétique. Elle a un vrai talent de conteuse, ne
vous en privez pas ! J’ai tellement aimé ce roman que j’ai ensuite dévoré
tous les romans de cette auteure.
jeudi, février 07, 2019
« Par delà la pluie » de Victor del Arbol (Espagne)
On aime bien Victor Del Arbol chez les Collecteurs ! En fouillant dans ce blog, vous trouverez d'autres articles sur ses précédents romans !
Parler
de ce roman très particulier de Victor del Arbol a, pour quelqu’un
qui a l’âge des protagonistes, un goût singulier. Car c’est la
vieillesse qui est au cœur de l’histoire.
Miguel
et Helena se rencontrent à Tarifa, dans une maison de retraite qui
porte un nom prémonitoire, « Paraíso », un « monde
entre les vivants et les morts ».
mercredi, janvier 23, 2019
"Cortázar" de Jésus Marchamalo et Marc Torices (France)
Bien
qu’assez peu sensible à la BD et au roman graphique j’ai lu et
regardé celui-là avec grand plaisir. D’abord bien-sûr à cause
de Cortázar, mais pas que. Car c’est un bel objet, une belle
réussite éditoriale et esthétique, avec un travail graphique très
nuancé, très beau, avec des ambiances différentes en fonction des
moments du récit.
Il
y a ainsi les ombres vertes du théâtre qui inspirent à Cortázar
le nom des Cronopios, les couleurs vives de la révolution cubaine,
le noir et jaune des images liées à sa mort, les volutes de ses
éternelles cigarettes.
mardi, janvier 22, 2019
"De sang et de lumière" de Laurent Gaudé (France)
« Je
veux une poésie du monde, qui voyage… Je veux une poésie qui
s’écrive à hauteur d’homme…une poésie qui n’oublie pas la
vieille valeur sacrée de l’écrit : faire que des vies soient
sauvées du néant parce qu’on les aura racontées »
C’est
ainsi que commence « De
sang et de lumière »
par une déclaration forte qui met l’homme au cœur de la parole
poétique. Cette parole est profondément humaine, douloureuse et
lumineuse à la fois. Laurent Gaudé a rassemblé là huit poèmes
qui ont une force incantatoire et qui racontent notre histoire. Ils
sont nés de voyages en différents lieux du monde où s’exerce la
violence,
Du
Kurdistan irakien « Nous étions des milliers/Avec nos
valises ventrues,/nos affaires empilées,/Nos corps encombrés de
tout,/Soulagés d’être passés/Hors de portée, pour la première
fois depuis des mois/de la voracité du malheur »
dimanche, janvier 06, 2019
"N'oublie pas Irma" d'Hélène Honnorat (France)
Pour
commencer l’année, c’est Pierre qui ouvre le bal avec ‘N’oublie
pas Irma’ d’Hélène Honnorat, la dernière parution d’une
petite maison d’édition qu’on aime bien chez Les Collecteurs !
Voici ce qu’il en dit
« Hélène
Honnorat, l’auteur, pourrait être une romancière américaine,
elle a tout pratiqué, parachutisme sportif, chute libre, plus de 600
sauts, l’écriture d’une série télévisée, des séjours d’une
dizaine d’années au Sri Lanka, Indonésie ou Malaisie. Elle publie
aujourd’hui ce livre qu’aimeront tous ceux qui s’intéressent
à l’Asie et à l’histoire contemporaine.
Le
personnage central est Léo, un Français qui travaille en Indonésie,
au centre culturel français de Jakarta. Il a deux amours, cette
ville justement et puis ses habitants, tout particulièrement une
Indonésienne d’origine chinoise, Irma.
Bienvenue chez Les Co-LEcteurs, version 2019 !
Chères
co-lectrices, chers co-lecteurs, habitué.e.s ou de passage,
Notre
année 2018 a été bien riche, et nous nous souhaitons une année
2019 dans le même ton !
Car
nous n’avons pas eu froid aux yeux ! Au delà de nos réunions mensuelles et des rencontres publiques que nous prenons toujours un
grand plaisir à imaginer et à organiser, nous voilà lancés dans
les aventures de la lecture partagée via ‘Livres Livres’ avec la Maison pour Tous Frédéric Chopin et de
l’émission hebdomadaire ‘Lectures par Tous’ avec la radio divergence FM93,9, animées par
Marc et les Co-lecteurs.
mercredi, novembre 14, 2018
Nouveauté 2018 : l’émission « Lectures par tous » sur Divergence FM 93.9
Vous
vous souvenez de notre manifeste ?
« Nous, lecteurs actifs,
voulons ouvrir des espaces de rencontre pour partager, échanger,
débattre… En un mot, pour nous enrichir les uns les autres autour
du livre. Pour cela, nous nous rencontrerons n'importe où, à
n'importe quelle heure, en toute saion autour d'un café ou d'un
verre de vin. Lire aura alors une saveur particulière : celle de la
vie, celle du plaisir. »
Eh bien voilà ! Nous vous l’annoncions en septembre : Les Collecteurs, poussés par - et grâce à !- leur animateur-vedette Marc Ossorguine, ont décidé de se lancer dans l’aventure de l’émission de radio… hebdomadaire !
lundi, novembre 05, 2018
"Sula" de Toni Morrison (États-Unis)
Elles
ne sont pas si nombreuses les filles Prix Nobel de Littérature…
Quatorze sur cent treize prix décernés (12%)… L’afro-américaine
Toni Morrison (née en 1931) fait partie de cette double (voire triple : elle est afro-américaine) élite et c’est bien
mérité.
vendredi, septembre 28, 2018
"N'envoyez pas de fleurs", de Martin Solares (Mexique)
Martín Solares est un écrivain, éditeur et
critique littéraire mexicain. Trois de ses livres ont été traduits en français par
Christilla Vasserot, qui est maîtresse de conférences à l’université Paris 3. Grâce
à elle cet écrivain va pouvoir être connu bien plus largement en France, et il
le mérite vraiment !
Vous pourrez les trouver (entre-autre) à la librairie la Géosphère à Montpellier, qui est partenaire de la rencontre-dédicace
organisée par les Collecteurs et Les nouveaux Espaces latinos le mardi 16
octobre, dans le cadre du festival Belles latinas.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
jeudi, septembre 20, 2018
Les Collecteurs, Saison 2018/2019, ça va bientôt démarrer !
L'été touche à sa fin ? Vous avez dévoré des livres et vous trépignez d'en parler, d'avoir de nouvelles pistes de lecture ? C'est bientôt la rentrée pour Les Collecteurs à Montpellier, alors venez nous rencontrer !
La liste de nos activités cette année
La réunion mensuelle : un samedi matin par mois, deux ou trois heures d’échanges conviviaux autour de nos lectures, en toute spontanéité !
dimanche, septembre 16, 2018
"Un autre monde - Otro mundo", Alfons Cervera (Espagne)
Alfons Cervera, nous l’aimons bien. Marc nous en parlait déjà il y a
quatre ans, après sa lecture de « Tant de larmes ont coulé depuis » et l’an dernier, à
l’occasion de la Comédie du Livre, nous avions participé
activement à l’animation d’une rencontre avec le tandem Alfons – Georges menée par JulienDelorme.
Or,
nous vous le disions dans l'article précédent : la rentrée de La Contre Allée est prometteuse. Après le Nord du monde de
Nathalie Yot, paraîtra début octobre « Un autre monde / Otro
mundo » d’Alfons Cervera, traduit par Georges Tyras.
Françoise qui l’a lu en version originale, a décidé de partager
avec nous sans attendre ses impressions !
dimanche, septembre 09, 2018
"Le Nord du monde" de Nathalie Yot (France)
La
rentrée de La Contre Allée
est prometteuse. On vous parlera bientôt très probablement du
nouveau titre d’Alfons Cervera. Mais là, c’est le premier roman
de NaTYot, oups, pardon ! de Nathalie Yot qui est à l’honneur.
NaTYot
est poète et performeuse, elle
vit à Montpellier. Je l’ai
rencontrée avec son recueil
« Je n’ai jamais été mais il est encore temps ». Et
aujourd’hui, Nathalie
Yot a écrit son premier roman,
dans la même veine que sa poésie. D’ailleurs,
il y a des clins d’œil comme
« Je ne sais pas danser »,
l’un de ses poèmes électros qui est repris par bribes dans
l’un des chapitres...
mercredi, septembre 05, 2018
"Le dernier frère" de Natacha Appanah (Maurice-France)
Le dernier frère a été publié en 2007
aux éditions de l'Olivier. Il a reçu plusieurs prix : le prix du roman
Fnac, le prix des lecteurs de l'Express, le prix Culture et bibliothèques pour
tous, le prix de la Fondation France-Israël.
Le narrateur, un
Mauricien nommé Raj, qui est aujourd'hui un vieil homme, nous raconte une
période de son enfance et plus précisément les moments forts qu'il a vécu avec
un jeune garçon d'une dizaine d'années nommé David, un jeune juif orphelin
originaire d'Europe de l'est qui était emprisonné dans la prison de Beau-Bassin
sur l’île Maurice, durant la deuxième guerre mondiale.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
mardi, août 07, 2018
« Terminus mon ange » de Lilian Bathelot (France)
« Bon,
ok, j’ai des passades. Au début de cette année, j’ai découvert
l’écriture de Lilian Bathelot par « Simple mortelle ». Ça m’a plu. Et puis Catherine m’a prêté
« C’est l’Inuit qui gardera le souvenir du blanc », ça m’a
botté. Alors à la Comédie du livre, j’ai trouvé « Terminus mon ange », je l’ai pris. Et je l’ai lu en deux soirs,
hier et avant-hier !
Whaouh !
vendredi, août 03, 2018
"Le dernier invité" Anne Bourrel (France) - Bis !
Après Rachel, c'est Françoise qui nous parle du Dernier invité d'Anne ! Quand on aime, on ne compte pas chez les Co-lectores ;o)...
"C’est
sous l’aile de Julio Cortázar, de ses Cronopios et de leur page
blanche qui tue (et tout le sens du livre est là) qu’Anne Bourrel
place son dernier ouvrage, « Le dernier invité » paru au
printemps dernier.
Ce
livre est comme une fuite en avant dont on sait dès le début
qu’elle est inexorable et dont on sent, sans savoir vraiment
pourquoi, que la chute va être dramatique. Le style est nerveux,
précis, rageur à l’image de la rage qui habite la Petite depuis
si longtemps, une rage imprimée dans son corps. Et, comme pour
l’exorciser, elle court, la Petite, dans la garrigue qu’elle
connait si bien. Elle court alors que tout le monde l’attend au
village car aujourd’hui elle se marie. Il y aura beaucoup de monde
et même ce cousin qu’elle n’a pas vu depuis longtemps et que sa
mère a invité. C’est lui le dernier invité.
lundi, juin 04, 2018
"Été 70" de Jacky Essirard (France)
Déjà
dans son premier roman dont nous vous avons déjà parlé, La Solitude du Quetzal, Jacky Essirard nous invitait à parcourir avec lui les méandres des
souvenirs, de la mémoire, et en particulier des impacts toujours
très curieux qu’ont, sur chacun d’entre nous, nos aventures
sentimentales. Peu importe leur durée, l’âge à laquelle on les a
vécues, le nombre d’heures, de jours, de mois ou d’années
passés avec l’alter ego réel ou fantasmé. Peu importe aussi sans
doute ce que nous sommes devenus à la suite de ces aventures et
l’endroit de notre vie duquel nous les contemplons, duquel nous
tentons de rassembler leurs maigres bribes : nous avons juste
l’impression d’avoir été tatoués à vie par une relation dont
les ressorts nous ont souvent échappés. Ces aventures sentimentales
nous poursuivent, nous hantent.
mardi, mai 15, 2018
« Le Camion » de Neige Sinno (France)
Une
lecture à ne pas manquer. Le style est fluide et percutant. Les
personnages juste ébauchés au départ deviennent de plus en plus
nets. Ils ont leur part d’ombre mais ils sont essentiellement
lumineux, touchants. Ce roman décrit à merveille les errances d’un
âge où l’on sent, où l’on sait qu’il faut enfin décider sur
quel chemin partir dans la vie et où, en même temps, les doutes et
les ‘pourquoi donc’ empêchent souvent le mouvement. Un roman
d’initiation à conseiller vivement aux adultes qui disent ne pas
comprendre « les jeunes »...
lundi, mai 14, 2018
"Cette putain si distinguée" de Juan Marsé (Espagne)
Un
écrivain – double de l’auteur ? – est sollicité pour
écrire, sur commande le scénario d’ «un film inspiré d’un
fait réel qui s’était produit des années plus tôt à Barcelone,
un crime horrible qui avait en son temps suscité des conjonctures
nombreuses et très diverses, et dont le mobile, apparemment
passionnel, n’avait jamais été entièrement éclairci ».
Nous
sommes en 1982. Le narrateur, en panne d’inspiration, accepte bon
gré mal gré de revenir sur cette histoire, même s’il mesure bien
la différence entre écriture de scénario et littérature. Ce crime
s’est déroulé en 1949, en pleine période franquiste, et le
meurtrier, un certain Fermin Sicart, travaillait alors comme
projectionniste dans un cinéma de quartier, le cinéma Delicias.
Régulièrement une prostituée venait lui rendre visite dans sa
cabine de projection, et le protagoniste semblait apprécier sa
compagnie, et pourtant on l’a retrouvée un jour morte, étranglée
avec de la pellicule de cinéma, et Sicart a avoué aussitôt en être
le meurtrier.
mercredi, avril 18, 2018
"C’est l’Inuit qui gardera le Souvenir du Blanc" de Lilian Bathelot (France)
Alors
que, lors de l’une de nos réunions mensuelles, nous parlions de
« Simple mortelle », le dernier roman paru de Lilian Bathelot,
Catherine nous a fait passer quelques uns de ses titres plus anciens.
C’est comme cela que C’est l’Inuit qui gardera le Souvenir
du Blanc m’est arrivé dans les mains et que je me suis régalée
de ce roman d’anticipation très réussi, écrit - nous dit-on - à
l’attention des adolescents…
Nous
sommes projetés au printemps 2089, et les antagonismes du monde
actuel se sont cristallisés. Dans les pays du G16, il y a désormais
deux types de territoires : les zones sécurisées où les
citoyens bien intégrés sont tous implantés, c’est
à dire qu’ils ont sous la peau une puce qui leur permet l’accès
à tous les services vitaux et qui permet donc aussi de les pister ;
et les zones franches où vivent ceux qui ne rentrent pas dans le
moule, donc globalement plutôt tous les déshérités. Et puis il y
a tous les pays membres de la Confédération des Nations Premières
qui sont encore habités par leurs peuples indigènes…
dimanche, avril 15, 2018
"El murmullo de las abejas", de Sofía Segovia (Mexique)
Sofía
Segovia est une écrivaine mexicaine, née en 1965 à Monterrey. El
murmullo de las abejas est son deuxième roman, paru chez Vintage
Español en 2015.
Nous
sommes au début du 20e siècle dans le nord du Mexique, dans la
petite ville de Linares. Le contexte est important : c'est celui
de la Révolution puis de la réforme agraire.
« Olvidó
el hambre. Olvidó el frío.
Y
así, fuera de la vista del patrón, que no se había detenido a
esperar la llegada de su obediente peón, padre e hijo observaron al
otro padre y al otro hijo batallar para hacer cinco pozos mal hechos,
y al verlos, campesinos torpes, altos, blancos y elegantes, corroboró
lo que siempre había creído : el campo le pertenecía al que
lo trabajaba, al que sabía hacer las cosas, al que sabía sembrar, y
no al que lo supervisa todo desde arriba de un caballo sin ensuciarse
las manos.
-
Esta tierra es mía. »
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
mercredi, avril 11, 2018
"Le dernier invité" de Anne Bourrel (France)
Anne
Bourrel est une écrivaine montpelliéraine. Elle écrit des
nouvelles, des romans noirs, de la poésie et des pièces de théâtre.
Son
dernier roman, Le dernier invité, vient de paraître chez La
manufacture de livres.
« Elle
devrait se détendre un peu. La rivière court vers la mer. Il fait
beau. Tout à l'heure, elle épousera l'homme qu'elle aime. Vivre
pourrait être envisageable. Avec le retour de ce sale type, pile la
semaine de mon mariage, me détendre ? C'est normal d'y
repenser. Je pense, mais je ne parle pas. Plus jamais. Plus jamais je
ne parlerai. Pas de mots. Il n'y a pas de mots pour dire ce que
personne ne veut entendre. Il faut se taire. Pas un mot. Ce qui
n'est pas dit n'existe pas. L'eau fraîche de la rivière parviendra
à chasser les images. Il faudrait pouvoir tourner la page, je le
sais bien. Tourne la page, tourne, tourne. Ne la laisse pas se
déchirer, la page. C'est toi qui la tournes, encore, essaye,
tourne-la. Tourne-la. La page de pierre et de plomb. Ou bien plonge,
plonge dans l'oxbow toute habillée. »
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
dimanche, mars 25, 2018
Livres libres ! Un dispositif Les Collecteurs - Mpt Frédéric Chopin...
Comme vous le savez sûrement,
depuis quelques mois déjà, les Collecteurs ont le privilège de se
réunir un samedi par mois à la Maison pour tous Frédéric Chopin (Montpellier). C’est donc en collaboration avec son responsable,
Thomas Roudet, que nous avons le plaisir de mettre en œuvre un
partage de livres ouverts aux « tous » de la Maison pour
tous !
« Des animaux très sensibles » de Rodrigo Fuentes (Guatemala)
Les
attachantes éditions L’atinoir nous emmènent cette fois au
Guatemala en nous faisant découvrir un recueil de nouvelles de celui
qui a gagné, entre autres, le 2e
Prix centro-américain Carátula
des nouvelles courtes en 2014, Rodrigo
Fuente.
Rodrigo Fuentes nous entraîne
essentiellement dans la ruralité du Guatemala, dans un univers qui
fait sérieusement penser au far west de l'époque de la conquête de
l’ouest.
mercredi, mars 21, 2018
"Ce que tu es" de Herman Gorter (Pays Bas)
« Ce que tu es »
présente la poésie du géant des lettres néerlandaises Herman
Gorter (1864-1927), s’ouvrant par une Ouverture
donnant des éléments bio-bibliographiques de façon très sensée
et sensible. Puis suivi par Mai, le magnifique poème
emblématique connu de tous dans une magnifique traduction qui permet
ici de rendre en langue française toute la splendeur d’une langue
et d’une civilisation. Un autre printemps, un autre son :
"Trois poètes néerlandais", Nachoem M. Wijnberg, Esther Jansma et K. Michel (Pays Bas)
Trois
magnifiques poètes néerlandais sont présents dans cette anthologie
avec des personnalités bien différentes. Ouvrant le livre, Nachoem
M. Wijnberg, né le 13 avril 1961 à Amsterdam, trouve toute son
ampleur dans ses derniers poèmes de La vie de avec toute une
ressource onirique autour des livres, de l’amour et de la vie, ces
poèmes de maturité viennent dépasser tous les précédents à un
point tel qu’il aurait fallu ne publier que des poèmes du recueil
La vie de (2008) cette beauté et cette bonté réunies exaltent
vraiment. Esther Jansma, née le 24 décembre 1958 à Amsterdam,
occupe le milieu de l’anthologie, toute à ses fantômes et à une
poésie extrêmement sensible, elle nous emporte dans un univers
dépaysant avec des cellules de poèmes indépendants parfois
rattachés en série, cette composition complexe mais efficiente nous
offre une poésie d’excellente qualité.
"Du perdant & de la source lumineuse" de Kees Ouwens (Pays-Bas)
Recueil
construit en système clos comme un système sanguin, "Du
perdant & de la source lumineuse" est l’œuvre d’une
poésie objective, où les éléments réels côtoient des métaphores
à caractère réaliste, et dans la construction tout au long du
recueil en italique apparaît des citations de Théorème de Pasolini
qui renforce cet aspect-là. Ce sont aussi bien des éléments de
paysages façonnés par l’homme (voitures) que des réflexions sur
la vie elle-même dans la modernité de l’existence. Il y a aussi
le révélateur de la lumière qui permet de percevoir une certaine
philosophie de la vie, une vraie ontologie et parfois se développant
vers une métaphysique très personnelle.
lundi, février 05, 2018
"Simple mortelle" de Lilian Bathelot (France)
Bon,
c’est une chose entendue pour nous, on aime bien La Manufacture de Livres. On en pinçait déjà pour Anne Bourrel et Franck Bouysse… et aujourd’hui j'en pince pour Lilian Bathelot, et surtout pour Nicole et Louis !
Il
est étonnant ce roman noir qui réussit le tour de force d’allier
une histoire d’amour lumineuse avec une sordide conspiration
politico-mafieuse d’état ! Difficile d’en dire beaucoup
plus sans risquer de casser quelques uns des ressorts que nous
réserve ce récit très construit et dans la première moitié
duquel les scènes se suivent sans qu’on n’en saisisse
franchement toutes les articulations… Les personnages principaux
sont dépeints de manière très sensible, et la richesse des
personnages secondaires laisse facilement imaginer que Lilian Bathelot a encore
plein d’histoires à nous raconter ! Bref, le genre de lecture
un brin addictive, de celles qui oppressent autant qu’elles font du
bien…
vendredi, janvier 19, 2018
"Les âmes errantes", de Tobie Nathan (France)
Tobie
Nathan est professeur de psychologie à Paris 8 et ethnopsychiatre.
Il a beaucoup travaillé sur les migrants.
Pendant
trois ans, il a reçu des jeunes en voie de radicalisation qui lui
ont raconté leurs histoires familiales et personnelles. Il a tenté
de comprendre leurs parcours de vie et nous explique dans ce livre
leur façon de penser.
Il
se sent proche de ces jeunes, car comme eux il est issu d'une famille
de migrants, arrivé en France à l'âge de 8 ans.
Il
déplore le manque de racines culturelles de certains d'entre eux et
c'est la raison pour laquelle ils les qualifient d'«âmes
errantes » :
« Je
qualifie d' « âme errante » cette fille non pas
détachée, puisqu'elle n'a jamais été liée ; non pas égarée,
puisqu'elle n'a pas de lieu à retrouver, d'Ithaque à rejoindre ;
mais flottante, angoissée, animée d'absence. Cet être est bon à
prendre, à soumettre – c'est une proie pour les chasseurs d'âmes.
Voilà
donc une formule majeure, le sésame des « âmes errantes »,
devenues proies faciles d'une radicalité religieuse montante. La
formule se décline sur deux générations : perte du lien
fonctionnel avec l'appartenance culturelle (la source) à la
première, problèmes de filiation à la seconde.
Coach scolaire et universitaire.
Professeure certifiée de l'Education Nationale.
Docteure en Etudes ibériques et latino-américaines.
Auteure.
Présidente d'honneur de l'association Les Collecteurs
vendredi, janvier 12, 2018
"Aux Cinq Rues, Lima" de Mario Vargas Llosa (Pérou)
Pourquoi
donner envie de lire « Aux Cinq Rues, Lima » dont
Gallimard vient de publier la version française ? Parce Mario
Vargas Llosa est prix Nobel de littérature ? Parce qu’il est
entré l’an dernier, de son vivant, dans la Pléiade ? Un peu
court comme raisons !
Alors,
pourquoi ? Parce que, à quatre-vingt un ans,cet homme ne lâche
rien et nous entraîne dans un roman jubilatoire. Mené sur un rythme
haletant, avec l’habileté et le talent de conteur qui est le sien,
il nous plonge au cœur de Lima, dans un quartier très vivant,
autrefois mal famé, Cinco Esquinas. Nous nous retrouvons au cœur
d’une comédie de mœurs et d’un scandale politico-médiatique
avec des photos compromettantes, un maître-chanteur, un crime
crapuleux, de quoi alimenter la presse à scandale.
jeudi, janvier 11, 2018
"Légende d’un dormeur éveillé" de Gaëlle Nohant (France)
« Le dormeur éveillé »,
c’est Robert Desnos, c’est ainsi que le nommait André Breton.
Gaëlle Nohant dans ce gros roman de 520 pages nous raconte sa vie,
son parcours, sa fin tragique et, à travers lui, ressuscite toute
une époque, une époque riche, passionnante et douloureuse, des
années folles à la fin de la deuxième guerre mondiale. C’est
toute la vie littéraire et politique, de 1928 à 1945, qui défile
sous nos yeux, toute une génération d’artistes, d’écrivains,
de peintres que nous connaissons et qui deviennent les acteurs de
cette « légende ». Ce livre, nous dit l’auteure, est
né de sa passion pour l’œuvre de Robert Desnos et est le fruit
d’un long travail de recherches qui lui a pris plus de deux ans.
Tout ce qu’elle dit est intéressant, tout semble exact et des
extraits de poèmes de Desnos ponctuent son récit pour rendre la
présence du poète plus évidente.
Que 2018 soit aussi passionnante que les années passées !
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